Création de nouveaux casinos dans les villes équestres

Alors que la France concentre déjà 40% des casinos en Europe, leur nombre devrait bientôt augmenter. En effet, le Sénat a approuvé récemment une proposition de loi visant à autoriser la création de casinos dans les villes à vocation équestre historique. Des localités telles que Saumur ou Pompadour pourraient donc en bénéficier. Outre l’aspect économique qui bénéficierait à ces villes, cette décision offrira aux joueurs de nouveaux lieux pour jouer.

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Création de nouveaux casinos: quelles communes concernées ?

Cette proposition devrait concerner les villes hébergeant les 13 haras nationaux. A savoir Saint-Lô, Lamballe, Le Pin, Hennebont, Le Lion d’Angers, La Roche-sur-Yon, Pompadour, Villeneuve-sur-Lot, Aurillac, Pau-Gelos, Uzès, Rosières-aux-Salines et Cluny.

Certaines conditions sont en outre requises. En effet, le projet de loi prévoit que la commune en question doit abriter le siège d’une société de courses hippiques. En outre, elle doit aussi avoir organisé au moins dix événements équestres à rayonnement national ou international par an entre le 1er janvier 2018 et le 1er janvier 2023.

Une opposition craintive

On connaît la frilosité du gouvernement concernant tout ce qui a trait aux casinos en général et aux jeux de hasard qu’on y trouve. C’est d’ailleurs un trait commun à tous les gouvernements qui l’ont précédé. Face à ce texte, il signifié son absence d’opposition, sans pour autant le soutenir pleinement.

Sonia Backès, secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté, a déclaré : « Bien qu’elle ne soit pas une fin en soi, cette proposition de loi permet […] de répondre aux besoins des territoires concernés en comblant les zones lacunaires ».

Néanmoins, elle a ajouté : « Nous souhaitons néanmoins que le libellé du texte soit retravaillé pendant la période de délibération parlementaire, afin d’intégrer à la fois un critère lié à l’activité hippique et un critère en lien avec la classification touristique de la commune ».

Création de casinos: une décision qui ne fait pas l’unanimité

Le texte, bien qu’adopté par le sénat, n’a cependant pas fait l’unanimité. Le groupe centriste s’est abstenu de voter sur ce texte, Nathalie Goulet estimant qu’il nécessitait d’être « remanié ».

L’écologiste Monique de Marco a plaidé en faveur de la prudence en déclarant : « Évitons d’ouvrir la porte aux jeux d’argent ».

À l’opposé, Nicole Duranton (RDPI, à majorité Renaissance) a affirmé : « Offrons à ces territoires leur tour de roulette, ouvrons-leur la voie de la chance ».

La création de casinos dans les villes abritant des haras constituerait pour eux un véritable atout. En effet, nombreux de ville hébergeant les haras peinent souvent à trouver un équilibre économique stable.

Il y a quelques années, l’État s’était délesté d’un certain nombre de haras nationaux, les plus vétustes et peu entretenus. Cette proposition de loi pourrait donc constituer la solution idéale.

Redistribution équilibrée des casinos en France

Le Sénat a adopté en séance un amendement permettant également l’ouverture d’un casino par département frontalier dans une ville classée comme commune touristique.

L’établissement d’un casino municipal est généralement interdit par principe. Néanmoins, certaines catégories de communes bénéficient d’une dérogation. Cela concerne principalement les communes classées comme stations balnéaires, thermales et touristiques. Les principales villes d’agglomérations comptant plus de 500 000 habitants et disposant d’établissements culturels spécifiques sont aussi concernées. Paris, quant à elle, obéit à un régime spécifique.

D’après les auteurs de la proposition de loi, étendre cette dérogation aux communes ayant une activité équestre importante permettrait de « rééquilibrer la distribution inégale de ces établissements sur le territoire ».

Une solution économiquement gagnante pour les villes

Si le parcours législatif de la proposition de loi aboutit, Saumur prévoit la création de 100 emplois directs ou indirects ainsi que des recettes fiscales annuelles se situant entre 1 et 1,5 million d’euros. L’enjeu est donc de taille. Cette manne financière constituera une véritable bouffée d’air pour ces villes.

Actuellement, on dénombre 203 casinos en France, dont 196 en France métropolitaine et 7 en outre-mer. Leur PBJ (produit brut des jeux) atteint plus de 2,5 milliards d’euros par an.

Ce texte devra être également approuvé par l’Assemblée Nationale avant de pouvoir être promulgué. Des amendements pourraient être ajoutés et restreindre sa portée. Quoi qu’il en soit, les joueurs pourraient donc à terme profiter de nouveaux terrains de jeu.

Les grands groupes de casinos pourraient aussi jouer leur rôle en se positionnant sur ce nouveau marché. On pense notamment aux groupes Barrière, Partouche, Joa ou Tranchant.