FDJ : la privatisation est en marche !

FDJ, la Française des Jeux privatisée, le processus est officiellement lancé ! L’annonce de l’autorité nationale des jeux chargée de maintenir le bon fonctionnement de la FDJ est officiellement créée. L’évènement est historique. C’est la première fois que la Française des Jeux sera présidée par une entité indépendante de la main de l’État. De quoi aura l’air le nouveau visage de la Française Des Jeux ? La réponse dans cet article.

C’est sur le plateau de la matinale d’LCI que Gerald Darmanin, ministre des Comptes publics, fait son annonce. C’est officiel, il y aura une Autorité Nationale des Jeux. L’ordonnance du conseil des ministres est prête à être portée à Bruno Le Maire. Cette autorité nommée l’ANJ devrait remplacer l’action de l’Arjel (Autorité de régulation des jeux en ligne, ndlr). Elle devrait prendre ses fonctions dès début 2020, selon l’élu la république en marche (LERM).

Gerald Darmanin-ministre des Comptes publicsCette ordonnance devrait prévoir « la privatisation de la Française des jeux » mais aussi veiller à la création de cette Autorité. Celle-ci serait chargée de lutter contre l’addiction. De plus, elle devrait « fixer les prix et les autorisations des jeux ». Et de se placer en garante « d’une indépendance très importante particulièrement vis-à-vis des jeux en ligne » précise-t-il.

FDJ : quelle marge de manœuvre pour cette nouvelle autorité

L’autorité nationale des jeux devrait être fin prête à partir de l’année prochaine. Cette autorité serait entre autres, chargée de fixer les prix des jeux et de distribuer les autorisations pour ceux-ci. Il bruno le maire-FDJajoute que l’indépendance de cette entité serait garantie au regard des gros enjeux que représentent les jeux en ligne.  En effet, l’indépendance de cette nouvelle autorité représente un enjeu crucial pour le bon fonctionnement de la Française des Jeux.

Rappelons que l’État détient actuellement 72% du capital de l’entreprise et représente donc, de facto, l’actionnaire majoritaire. Après sa privatisation, l’État devrait conserver 20% de ses parts. Cela permettra notamment au gouvernement de garder un pied « dans la machine » tout en misant sur un actionnariat populaire.

« L’État continuera de toucher 3,35 milliards d’euros de recettes fiscales »

Voici la somme que devrait engranger l’État après la privatisation, selon l’actuel ministre des comptes publics. Le gouvernement s’est lancé dans un large programme de cessions d’actifs dans le cadre de sa loi Pacte. Avec notamment dans l’objectif, d’alimenter 10 milliards d’euros de fonds destinés à l’innovation.  Et comparé au projet de privatisation du gestionnaire des aéroports de Paris, le projet FDJ s’annonce plutôt bien.

À qui appartiendra la Française Des Jeux ?

L’État Français envisage de miser sur l’actionnariat populaire. C’est-à-dire que les actions de la Française Des Jeux seront ouvertes à tout particulier possédant un capital à investir. L’État conservera 20% des parts de la Française Des Jeux. 14% qui étaient auparavant réservés aux associations des anciens combattants, seront conservés après privatisation. L’État envisagerait même à rendre certaines actions gratuites pendant une certaine durée. L’objectif est bien évidemment de stimuler l’investissement des acteurs français qui voudrait bien obtenir un morceau de cette institution française.

FDJ : L’État impose ses conditions

bureau de tabac-francaise des jeuxMais avec ses 20% de parts de capital, l’État a imposé les conditions de cette privatisation, s’assurant ainsi un garde-fou. Parmi les conditions, l’État se réserve notamment le droit d’avoir un commissaire chargé d’assister au conseil d’administration. Outre le rôle de représenter l’État, celui-ci pourra notamment s’opposer à une décision s’il la juge problématique. De plus, ce dernier se réserve le droit d’examiner et d’autoriser ou non, tout actionnaire qui souhaiterait dépasser la barre des 10% de parts.

FDJ : De nouvelles règles

La privatisation est enclenchée, et déjà le projet de réforme de la régulation des jeux d’argent sera bientôt finalisé. Le nom de la présidente de l’ANJ est sorti. Puisqu’il s’agit de l’ex-patronne de la CNIL Isabelle Falque-Pierrotin, conseillère d’État.

La nouvelle régulation devrait entrer en vigueur en même temps que la prise de fonctions officielles de l’ANJ. Au 1er Janvier 2020. L’ANJ devra se charger de l’ensemble des activités du PMU, FGJ, et des jeux d’argent en ligne. Exception faite des casinos.

Les casinos seront quant à eux, surveillé et sanctionnés par le Ministère de l’intérieur. La nouvelle Autorité, présidée par la conseillère d’État, reprendra les bases de l’ARJEL. Et sera installée conformément à la loi sectorielle de 2010. D’ici novembre à décembre 2019, une mission de préfiguration sera menée.

ANJ-ARJEL: Quelle difference?

terminaux de jeux-FDJOutre le rôle élargi de l’ANJ en matière de régulation, de lutte contre l’addiction et le contrôle du jeu. Comparé à l’ARJEL, l’ANJ a maintenant la possibilité d’imposer des sanctions économiques. L’ANJ peut, par exemple, imposer une amande à hauteur de 5% de son chiffre d’affaires. Le principal souci de l’ANJ portera sur l’équilibre d’exploitation des filières. Un point très important, notamment pour les casinotiers qui craignent qu’une telle restructuration de la FDJ n’empiète sur leur activité. Les casinos s’alarment particulièrement de l’installation des terminaux de jeux au sein de ses 30 000 points de vente. Certains craignent que ces appareils ne deviennent de véritables machines à sous en ligne. Car tous les jeux de la FDJ figureront sur ces terminaux.

Interpellé par trois syndicats des grands casinos, Bercy s’est montré ferme sur ce sujet sensible. L’ordonnance qui vient juste d’être déposée, établi de façon très claire les limites à ce sujet. Les périmètres de jeux ont été clairement définis à travers chaque secteur d’activité. De plus, tous les terminaux seront limités au nombre de deux par point de vente. L’un des appareils sera dédié aux paris sportifs et l’autre aux jeux de la FDJ.